Les coliques du nourrisson
Dans la liste des problèmes de santé du nourrisson, les coliques arrivent en deuxième place après les régurgitations. Les coliques se présentent chez 10 % à 40 % des bébés. Est-ce votre cas?
Les symptômes
Dans la liste des problèmes de santé du nourrisson, les coliques arrivent en deuxième place après les régurgitations. Les coliques se présentent chez 10 % à 40 % des bébés (1) et elles se manifestent selon les symptômes suivants :
Un ventre très gonflé, tendu et dur, les mains sont crispées, les genoux sont repliés sur le ventre, et l’expression du visage et les pleurs expriment souvent la détresse du bébé. Des gaz assez puissants peuvent se manifester lorsque le bébé essaie de bouger pour se libérer de ses tensions(2). Malgré le fait que les causes des coliques ne soient pas clairement comprises ou cliniquement expliquées par la médecine, il existe cependant une « règle de trois » pour poser un diagnostic probable de coliques. Le bébé pleure plus de 3 heures par jour, plus de 3 jours par semaine et pour plus de 3 semaines (3). Les pleurs ou « crises de coliques » sont souvent concentrés en soirée et surviennent comme des crises spontanées imprévisibles et prolongées. En dehors des crises de coliques, le bébé semble heureux, dort bien et sa prise de poids est continue. Typiquement les coliques commencent autour de la troisième semaine de vie et se prolongent jusqu’au 3e ou 4e mois.
La cause des coliques peut être en lien avec de nombreux facteurs, cependant la cause la plus probable est liée avec l’état d’immaturité du système digestif à la naissance. En venant au monde, le nouveau-né va continuer de développer son système digestif et son système nerveux central qui sont très liés l’un et l’autre. En d’autres mots « c’est comme si l’estomac et les intestins ne sont pas complètement prêts à fonctionner à la naissance, mais que le bébé lui doit s’alimenter pour prendre du poids et se développer ».
Le traitement des coliques et l’ostéopathie
La grossesse et l’accouchement sont des contextes qui peuvent êtres difficiles pour le nouveau-né qui est soumis à différentes tensions qui peuvent causer des blocages au niveau des os, du crâne, du thorax, du bassin et surtout au niveau des organes qui se situent et s’attachent dans ces structures. Dès la naissance, un bébé peut être vu par un ostéopathe. L’ostéopathie est une excellente médecine qui a comme objectif la prévention de nombreux problèmes de santé qui surviennent durant les premières semaines et mois de vie du nouveau-né, tels que les coliques du nourrisson (4).
L’ostéopathie ne se supplée en rien à la médecine traditionnelle. Elle peut cependant aider à accélérer le processus de réduction et d’élimination des symptômes liés aux coliques (5), étant donné que la pédiatrie demeure assez impuissante devant cette problématique de santé du bébé.
Les manipulations effectuées sur le nourrisson sont très douces et très spécifiques à identifier les tensions localisées dans les organes du système digestif. L’ostéopathie peut favoriser l’équilibre des organes, en éliminant les tensions dans les membranes qui les recouvrent et favoriser ainsi localement une circulation sanguine plus efficace.
L’ostéopathe évalue aussi avec précision le trajet des nerfs qui alimentent les organes du système digestif. Ceux-ci doivent être libres de tension afin que les organes fonctionnent normalement. Certains de ces nerfs sont situés à la base du crâne du bébé et peuvent avoir été légèrement sous tension lors de l’accouchement et doivent être relâchés. D’autres nerfs se trouvent dans la colonne vertébrale et le bassin et peuvent aussi souffrir des tensions accumulées dans l’utérus avant la naissance (5).
Comme ostéopathe spécialisée avec les nouveau-nés, je donne beaucoup d’attention aux parents lors de la consultation pour un problème de coliques, des conseils et des outils pour rendre compétents les parents face à leur enfant aux prises avec les coliques. Des conseils de positionnement et des « exercices » à faire quotidiennement avec le bébé sont expliqués afin de remédier efficacement la condition du bébé après le traitement en ostéopathie.
En pratique clinique, nous remarquons que seulement 2 à 4 traitements en ostéopathie sont nécessaires pour réduire considérablement les coliques du nourrisson.
Références
- Stagnara et Al.. Éléments cliniques du diagnostic clinique du nourrisson, Enquête sur 2773 nourrissons, 1997.
- Lacono et Al. Paediatric study group on gastrointestinal symptoms in infancy, 2005.
- Wessel et Al, Paroxysmal fussing in infancy, colics, Pediatrics 1954.
- Frymann V., L’ostéopathie en hommage aux enfants, 1998.
- Sergueef N., Ostéopathie pédiatrique, 2008.