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Du froid ou du chaud pour soulager vos douleurs ?

Du froid ou du chaud pour soulager vos douleurs ?

Man Suffering Pain KneeBeaucoup de sportifs me demandent s’ils doivent appliquer du froid ou du chaud lorsque des douleurs apparaissent.

Après avoir vu les incidences physiologiques sur le corps et les bienfaits de la cryothérapie (traitement par le froid) et de la thermothérapie (traitement par le chaud) nous allons voir quel traitement choisir en fonction des différents types de pathologies.

La cryothérapie :

C’est le traitement du corps ou d’une partie du corps par le froid. La température peut aller de 0° C lorsque l’on applique des glaçons jusqu’à -130 °C lorsque l’on se plonge dans un chambre froide d’azote à l’état gazeux.

Les différentes techniques sont :

– Application d’une poche de glace (glaçons dans une poche plastique) ou « cold pack » (pack que l’on met au congélateur). Dans les deux cas mettez un linge humide entre la poche de froid et la peau pour éviter le phénomène de brûlure au niveau des tissus cutanés. Pour augmenter la zone de surface entre le froid et la peau vous pouvez utiliser un sac de petits pois. Ceux-ci épousent parfaitement la zone anatomique à traiter. Ensuite vous remettez les petits pois au congélateur. Attention cependant à ne pas les consommer par la suite.

– L’immersion en eau froide. La température de l’eau fluctue entre 4°C et 16 °C et le sportif s’immerge de 3 à 5 fois pendant une période de 30 s à 3 min.

– Les bombes de froid sous forme de petites bouteilles que l’on utilise sur les terrains de sport.

– La cryothérapie gazeuse qui correspond à la diffusion d’un gaz (Co2) à l’aide d’un pistolet sur un endroit précis du corps. La température à la sortie du pistolet est de -78 °C.

– La CEE qui signifie Cryothérapie Corps Entier correspond à une immersion totale (sauf la tête) du corps dans une chambre froide d’azote gazeux. L’immersion dure de 1 à 3 min et se fait par paliers pour descendre à une température de -130°C.

Les différentes vertus du froid sont :

– Anti-inflammatoire : Cette action ne peut avoir lieu que si un choc thermique se produit. Plus cette réaction est rapide dans le temps plus l’action anti-inflammatoire est intéressante. La température cutanée doit passer de 34°C à une température inférieure à  15 ° C. Attention de ne pas trop descendre en dessous de 5 °C car vous risquez tout de même des brûlures cutanées.

– Analgésiques et antalgiques : Le froid a comme conséquence de ralentir la conduction des messages nerveux et de diminuer la sensibilité des nocicepteurs (récepteurs à la douleur). Comme le message douloureux est véhiculé par voie nerveuse il est ralenti et le coureur a une sensation de soulagement immédiate.

– Anti-œdémateux : Grace à  la vasoconstriction (diminution du diamètre artériel et alvéolaire) et à la vasodilatation (augmentation du diamètre artériel et alvéolaire) le froid a un effet anti-œdémateux. Toutefois celui-ci ne peut se produire que si on y associe une légère déclive (30 °) ainsi qu’une légère compression.

Les contres indications au froid :

Allergie au froid

– Trouble de la sensibilité cutanée

– Syndrome de Reynaud

La thermothérapie :

La thermothérapie est l’utilisation de la chaleur à des fins thérapeutiques en utilisant les variations de température. Celle-ci peut varier de 10 °C à 38 °C.

Les différentes techniques sont :

Une douche chaude ou un bain chaud.

– L’application d’une compresse chaude, d’une poche de chaud comme une « bouillotte » ou d’un « hot pack » que l’on aura fait chauffer au préalable au micro-onde.

– La parafango est une sorte de boue que l’on applique sur le corps et qui a un pouvoir chauffant.

– Des appareils comme l’ultra-son ou les infrarouges.

Les vertus du chaud sont :

– La vasomotricité : plus particulièrement la vasodilatation lorsque la température corporelle augmente. L’arrivée du sang  favorise l’apport d’oxygène, de nutriments, de protéines favorisant ainsi  la cicatrisation cellulaire et donc une meilleure récupération musculaire.

– Antalgique : la chaleur comme le froid vient inhiber la sensibilité des récepteurs à la douleur.

– L’augmentation de l’extensibilité du tissu collagène qui permet un assouplissement des fibres musculaires.

– Une diminution des spasmes musculaires qui a pour conséquence une diminution des contractures musculaires.

 Les contres indications au chaud :

Problèmes cardiaques

–  Personnes diabétiques

–  Affections cutanées, plaies non cicatrisées.

La principale différence entre ces deux procédés est le pouvoir anti-inflammatoire de la cryothérapie.

Indications de ces deux techniques :

Avant de définir  quelle technique utiliser pour chaque pathologie nous allons définir ce qu’est l’inflammation :

– L’inflammation est un processus de défense de l’organisme dont l’objectif premier est de neutraliser, de combattre ou d’éliminer l’agent pathogène. Elle est  assez forte pendant 24 h après le traumatisme et diminue progressivement pendant 3 à 7 jours selon l’intensité de la lésion.

– Les causes de l’inflammation sont d’origines chimiques, infectieux, physiques. Dans notre cas c’est la cause physique qui nous intéresse. En effet lors de la pratique de la course à pied la répétition du geste sportif entraine des contraintes mécaniques sur les tissus tendineux, musculaires, ligamentaires. L’enchainement  des entrainements provoque une agression des tissus d’où une élévation de la température qui traduit une inflammation sous jacente.

-Les symptômes d’une inflammation sont :

– Douleur

– Rougeur

– Chaleur

– Oedème

Le phénomène inflammatoire est donc source de chaleur c’est pourquoi il n’est pas judicieux d’utiliser le chaud lors des premiers jours qui suivent l’inflammation, ce qui aurait comme conséquence d’entretenir le phénomène inflammatoire. En règle générale dés que vous avez une pathologie qui se termine par le suffixe -ite il s’agit d’un syndrome inflammatoire (Ex : tendinite est l’inflammation d’un tendon, une périostite correspond à l’inflammation du périoste).

La cryothérapie:

Elle est utile pour :

– Les tendinites : Les plus répandues chez les coureurs à pied sont :

  • La tendinite achilléenne ou tendinite du tendon d’Achille.
  • La tendinite de la patte d’oie (tendon commun de trois muscles : muscle gracile ou droit interne, le muscle semi-tendineux, le muscle couturier).
  • La tendinite du tenseur du fascia-lata ou syndrome de la bandelette ilio-tibiale ou syndrome de l’essuie-glace.
  • La ténosynovite du jambier antérieure et du jambier postérieur correspond à l’inflammation de la gaine du tendon.
  • La tendinite du tendon rotulien.
  • La tendinite du tendon quadricipitale.

– Les bursites : Elles correspondent à une inflammation de la bourse séreuse (petit coussinet situé entre un tendon et une structure osseuse dont le rôle est la protection du tendon).

– Les aponévrites : La plus connue est l’inflammation de l’aponévrose plantaire.

– Les périostes tibiales.

– Les entorses de cheville et genoux : Il est conseillé de glacer une entorse fraiche juste après le traumatisme pour d’une part « casser » immédiatement le phénomène inflammatoire et d’autre part limiter l’œdème. A la maison le plus simple est de glacer avec une poche de glaçons pendant 10 à 15 min matin et soir pendant 3 à 4 jours.

– Les contusions musculaires, élongations musculaires, déchirures musculaires et claquages musculaires.

La thermothérapie :

Comme nous l’avons vu plus haut, l’inflammation dure de 24 h à 7 jours. L’utilisation de la chaleur est donc à proscrire dans les premières 72 h qui suivent le traumatisme pour éviter « d’attiser » l’inflammation.

Nous n’utiliserons pas la chaleur sur des muscles présentant des lésions anatomiques c’est-à-dire une élongation ou rupture partielle ou totale des fibres musculaires. Par contre une fois que les fibres musculaires sont cicatrisées nous pouvons utiliser la thermothérapie.

J’en profite pour vous signaler que le massage est à proscrire pour des muscles dont les fibres sont abimées.

La chaleur permet une meilleure cicatrisation grâce à l’apport sanguin. Elle sera donc utile pour les tendinites, bursites, ténosynovites, entorses lorsque l’inflammation sera bien diminuée.

Elle est également préconisée pour libérer les tensions musculaires ainsi que les spasmes musculaires. La thermothérapie sera donc très intéressante pour les courbatures, contractures et les crampes musculaires.

En résumé vous utiliserez le froid essentiellement en post traumatique pour limiter au maximum le phénomène inflammatoire et le chaud à distance de l’accident pour favoriser la cicatrisation des tissus.

Vincent Lemoine

http://www.globe-runners.fr/froid-chaud-soulager-douleurs-blessure/

Blessures du sport : à qui s’adresser ?

Blessures du sport : à qui s’adresser ?

Tous les sportifs, qu’ils soient occasionnels ou assidus, sont un jour confrontés à une blessure. Cette dernière, souvent liée aux muscles ou aux articulations, pourra nécessiter plusieurs visites chez un spécialiste de la thérapie gestuelle. Mais entre l’ostéopathie et la kinésithérapie, comment savoir vers quel praticien se diriger ? Ilosport vous propose quelques précisions pour mieux différencier les rôles de ces deux approches thérapeutiques.

Ostéopathe

Pour bien déterminer quel spécialiste consulter, il est tout d’abord important de savoir ce qui les différencie. La kinésithérapie constitue une technique de rééducation des articulations et des muscles suite à un choc ou une maladie. L’action du praticien sera donc locale et généralement ponctuelle. Lors d’une séance, composée d’étirements musculaires et de manipulations, il arrive que le patient participe activement à travers des exercices soumis par le spécialiste afin de rééduquer une articulation lésée ou pour renforcer un groupe de muscles. L’ostéopathie quant à elle prend en compte le corps dans sa globalité. Il ne s’agira pas de soigner ponctuellement une douleur mais d’examiner l’ensemble du mécanisme humain. Ainsi, l’ostéopathe va prendre le problème dans l’autre sens : en partant des symptômes, il va en rechercher la cause. Un rapport au ministre de la Santé la décrit comme « une pratique exclusivement manuelle dont le but est de pallier les dysfonctionnements de mobilité des tissus du corps humain ». À force de palpations et de manipulations, le praticien va rétablir l’équilibre de son patient.

Kiné ou ostéo ?

Le premier réflexe à adopter en cas de blessure est d’entreprendre systématiquement une visite chez un médecin généraliste (ou du sport). Grâce à un diagnostic médical, il va déterminer la nature de la douleur et va, si nécessaire, prescrire des séances de kinésithérapie avec un but bien établi. Ces dernières ne sont accessibles qu’après sa recommandation et elles sont prises en charge par l’Assurance-maladie. Dès la première séance, en s’appuyant notamment sur le diagnostique du médecin, le kinésithérapeuthe va établir son propre diagnostic kinésithérapique et les objectifs de rééducation à mettre en place. Du côté des séances d’ostéopathie, quasiment toutes les mutuelles et assurances complémentaires assurent au moins une partie de leur frais et parfois l’intégralité. Cependant, les patients peuvent directement contacter les praticiens ostéopathes sans passer par un médecin au préalable. Généralement les séances de kinésithérapie sont programmées dès la première visite, avec un nombre précis et une fréquence de consultation. Pour une cheville douloureuse ou en rémission, le kinésithérapeute va concentrer ses séances et ses exercices autour de cette zone. L’ostéopathe va lui agir de manière différente. Maxime Deboffle, ostéopathe D.O voit régulièrement des sportifs passer la porte de son cabinet. Les pathologies sont variées et il se charge d’établir lui-même un diagnostic ostéopathique (et non médical). « La plupart du temps, mes patients se plaignent de douleurs au niveau du dos, déclare Maxime Deboffle. Grâce à un questionnaire et quelques manipulation du corps, il s’agira d’établir l’origine de la douleur. » Une fois la source du problème décelée, les douleurs s’estomperont d’elles-même après les manipulations du praticien.

Comment se déroulent les séances ?

L’ostéopathie est, comme la médecine chinoise, une thérapie globale. On ne va pas considérer le corps en fonction de différentes parties mais dans sa globalité.

Une séance de kinésithérapie a pour but de rééduquer ou de prévenir d’éventuelles affections qui peuvent atteindre l’appareil locomoteur mais également de traiter des maladies neurologiques ou respiratoires. Les séances sont basées autour de deux techniques de rééducation. Celle dite active, où les muscles sont mobilisés autour de différents exercices que le patient doit réaliser, et celle dite passive, lorsque le praticien va manipuler le patient afin d’améliorer sa mobilité et de lutter contre la raideur. Le patient, en possession d’une ordonnance médicale qui explique brièvement ses pathologies, va se rendre chez un kinésithérapeute dans le but de soigner une douleur en particulier ou une zone bien spécifique. Le diagnostique est établi au préalable et les séances peuvent commencer dans le vif du sujet. En ostéopathie, le schéma est différent : « Au cours de la première séance, je soumets un questionnaire à mes patients afin de cibler sa douleur selon le sport qu’il pratique, les gestes qu’il exécute de façon répétitive, tout ce qui peut provoquer une tendinite ou un blocage articulaire. Grâce à ses réponses, il s’agira de déterminer le tissu en souffrance, d’orienter le diagnostic et la prise en charge, explique Maxime Deboffle. Ensuite vient la phase des tests afin d’être sûr que la pathologie est du ressort de l’ostéopathie. »

Les séances d’ostéopathies n’étant pas prescrites par un médecin généraliste, il arrive que certains patients révèlent des pathologies plus spécifiques et sortant du cadre des compétences d’un ostéopathe. Mais la principale caractéristique de l’ostéopathie, celle qui la distingue singulièrement de la kinésithérapie réside dans la considération du corps. « L’ostéopathie est, comme la médecine chinoise, une thérapie globale. On ne va pas considérer le corps en fonction de différentes parties mais dans sa globalité, explique l’ostéopathe. Par exemple pour un problème de genou, je vais évidemment observer la partie douloureuse, mais pas seulement : j’observe également la zone allant des lombaires jusqu’aux pieds. Une fois, il s’est avéré que le problème venait en fait de la cheville qui était bloquée et qui empêchait le genou de fonctionner normalement. » La kinésithérapie comme l’ostéopathie sont des approches thérapeutiques qui s’adressent à tout le monde.

Un bon diplôme fait un bon praticien

S’il est plus facile de trouver un bon kinésithérapeute, ce n’est pas le cas du côté des ostéopathes. En effet, pour devenir masseur-kinésithérapeute, une formation post-bac de 3 ans dans un Institut Français de Masso-Kinésithérapie (IFMK) est nécessaire pour obtenir un diplôme reconnu par l’État. Du côté des ostéopathes, deux voies mènent au diplôme :  la formation initiale, destinée aux bacheliers ou au non professionnels de santé (correspondant à un Bac+5) et la formation en alternance à l’attention des professionnels de santé. Cette dernière filière est souvent controversée car elle fait office de formation éclair et incomplète. « Les a priori autour de l’ostéopathie viennent de la part du corps médical et para-médical car cette profession est toujours en voie de reconnaissance en France, raconte Maxime Deboffle. Les décrets de 2007 ont permis de reconnaître notre profession et à partir de ce moment, beaucoup d’écoles ont ouverts et maintenant il y a trop d’ostéopathes. Des dérives sont survenues et des cas de mauvaises manipulations sur des patients ont été révélés. Cependant, en regardant les praticiens de plus près, ce sont principalement des médecins-ostéopathes ou des kinésithérapeutes-ostéopathes qui sont mis en cause. La raison ? Les ostéopathes ont suivi 5 à 6 ans d’études en formation dite initiale, cela couplé à environ 4500-6000 heures de pratique. Les professionnels de santé qui optent pour la formation en alternance bénéficient de 1225h à 1435h  d’enseignements théoriques et pratiques sur 3 ans. » Le Registre des Ostéopathes de France pousse un cri d’alerte face aux praticiens qui maîtrisent trop peu l’art de l’ostéopathie.

En conclusion…

Suite à une blessure, il est important de se tourner vers un médecin généraliste qui réalisera son diagnostic afin de déterminer la nature exacte de la douleur. En optant pour des séances de kinésithérapie, il faut retenir que le programme sera établi à l’avance et les actions traiteront une douleur ou une zone en particulier. Chez un ostéopathe il sera possible d’adapter les séances en fonction du ressenti ou de la douleur du jour. Il est également possible de programmer des séances d’ostéopathie préventive. Après avoir établi un bilan, on pourra ainsi renforcer son capital santé. Globalement, ces deux spécialités sont donc complémentaires. Lombalgies, entorses et autres pathologies n’ont qu’à bien se tenir !

Laetitia Maraninchi

http://www.ilosport.fr/sante/articles/blessures-du-sport-a-qui-s-adresser/